❝ Personne n’est mauvais ou bon par naissance, nationalité ou religion. Au fond de nous, nous sommes tous […] parfaits et imparfaits. ❞

Titre : Un goût de cannelle et d’espoir
Auteur : Sarah McCoy
Année de parution : 2015
Nb pages : 512

🥨 H I S T O I R E 🥨

Allemagne, 1944. Malgré les restrictions, les pâtisseries fument à la boulangerie Schmidt.
Entre ses parents patriotes, sa soeur volontaire au Lebensborn et son prétendant haut placé dans l’armée nazie, la jeune Elsie, 16 ans, vit de cannelle et d’insouciance.
Jusqu’à cette nuit de Noël, où vient toquer à sa porte un petit garçon juif, échappé des camps…
Soixante ans plus tard, au Texas, la journaliste Reba Adams passe devant la vitrine d’une pâtisserie allemande, celle d’Elsie… Et le reportage qu’elle prépare n’est rien en comparaison de la leçon de vie qu’elle s’apprête à recevoir.

M O N  A V I S

Ce livre est l’incroyable histoire d’Elsie. Allemande ayant déménagé au Texas (USA) après la seconde guerre mondiale et aujourd’hui âgée de 79 ans, elle déroule l’histoire de sa vie, riche en évènements, nous happant complètement. L’interview de Reba n’est qu’un prétexte pour aborder son histoire.

Les chapitres sont une alternance entre des sauts dans le passé et le récit de la vie d’Elsie, et des chapitres au présent racontant la vie de la journaliste et ce que sont devenus Elsie et sa famille.
Petit à petit, les chapitres du passé vont rattraper le présent de façon très élégante et complète.

Personnellement, j’ai toujours aimé les romans basés sur des faits historiques. A l’école, ce n’était pas ma matière préférée, mais aujourd’hui, l’Histoire me fascine. Toutes ces personnes qui ont foulé cette même terre des années avant nous, qui ont vécu dans un environnement complètement différent du nôtre, généralement hostile mais qui, au fur et à mesure, ont construit l’environnement qu’on connaît aujourd’hui et l’ont rendu possible, m’intriguent.

On peut être horrifié par de nombreux évènements historiques, typiquement les guerres, mais tout ce qu’on peut faire, assis confortablement sur notre canapé, entre deux épisodes Netflix et notre frigo plein, c’est juste imaginer ce que ça ferait de vivre à leur époque mais ça se réduit à ça : de l’imagination et de l’empathie.

Les documentaires ou les films historiques nous apportent un peu plus de lumière sur certains sujets avec des images et des vidéos, fournissant ainsi plus de matière à réfléchir et ainsi mieux appréhender ce par quoi nos prédécesseurs sont passés ou à quoi ils ont survécu. Parmi ces ressources, je trouve que les livres ont aussi une part non négligeable de ces précieuses informations.

Contrairement aux films qui mettent des images sur des rues d’époque, une façon de construire des maisons, des voitures ou encore une façon de s’habiller, les livres viennent compléter le côté psychologique. On est aux premières loges pour connaître les pensées des personnes qui vivent cela. Bien sûr, les auteurs de telles oeuvres peuvent eux-mêmes avoir personnellement vécu ce genre d’évènements dans leur vie ou encore ils peuvent être historiens ou tout simplement, ils se sont documenté sur la période en lisant des revues et des témoignages de survivants ou des écrits laissés par d’arrières grands-parents.

Et c’est typiquement cela que j’ai apprécié dans ce livre. Pouvoir suivre Elsie à chaque étape durant la guerre, ses pensées et ses états d’âme dans un environnement très bien décrit : chaleureux à des moments, hostiles à d’autres.

Elsie grandit avec des parents boulangers qui lui apprennent le métier dès toute petite et auxquels elle donne régulièrement des coups de main, que ce soit en cuisine ou à la caisse accueillant les clients.
Sa grande soeur Hazel a eu une histoire d’amour avec un soldat nazi et ensemble ils ont eu un fils. Après la mort de ce soldat, Hazel rejoint une association où elle accepte d’enchainer les grossesses pour donner naissance aux « enfants de la patrie ». Cela va sans dire que ces femmes sont triées sur le volet, de « race aryenne ».

A ce moment-là, Hazel est complètement dévouée au parti et est convaincue par ce qu’elle fait. A la boulangerie, tout va bien, les affaires marchent, les deux soeurs correspondent par lettres interposées et Elsie se fait courtiser par des soldats nazis.

Petit à petit, les ressources alimentaires se font rares, les portions se réduisent, la faim s’installe, Elsie assiste à son premier bal nazi qui n’a de joyeux que le nom, et Hazel accouche de jumeaux dont le garçon ne correspond pas aux normes voulues. A partir de là, la correspondance est coupée, et les choses se gâtent.

On s’attache au personnage d’Elsie au caractère gentil, aimant mais en même temps qui ne se laisse pas faire, se rebelle à son échelle. On est attendris devant l’amour qu’elle porte à sa famille et on a l’eau à la bouche avec toutes les pâtisseries qui défilent tout au long du récit. D’ailleurs le cahier de recettes nous est fourni à la fin !
Ce livre m’a fait ressentir une palette d’émotions au fur et à mesure des évènements : du bonheur, de l’angoisse, de l’empathie, de l’amour pour certains personnages. Il parle de guerre, de faim, de vivre la peur dans le ventre mais aussi de famille, d’amour maternel et fraternel, de courage, de rébellion, de tolérance et d’espoir.

La plume de Sarah McCoy m’était inconnue jusqu’à aujourd’hui mais je découvrirais d’autres de ses écrits avec grand plaisir.

Si vous aimez les récits historiques et les biographies même de fiction, je ne peux que vous conseiller cette oeuvre. Je vous met le lien ➡️ ICI ⬅️