Au total 2h48 de course. Ma montre m’indique 21,430 km. Je suis super fière de mon temps, mon objectif étant de le finir.

[FINISHER] SEMI-MARATHON DE PARIS 2019 🏅🏁

Un peu de contexte

Ce qu’il faut savoir c’est que je n’ai jamais été une grande coureuse. Au lycée quand on devait faire des tours de terrain pour nous échauffer, j’arrivais à peine à tenir un tour complet sans marcher. Je préférais les courses de vitesse car il y avait beaucoup moins de distance et je pouvais me donner à fond. Mais dès qu’il s’agissait d’endurance, je passais mon tour.

J’ai commencé à courir en 2014. Je n’oublierai jamais un certain livre qui m’a réconciliée avec la course à pieds : le cahier running des paresseuses.

Je me rappelle, dès que j’ai vu cette couverture, j’ai sauté dessus, j’ai feuilleté un peu les pages et j’ai complètement craqué pour son contenu plein d’illustrations marrantes. J’ai tout de suite eu l’espoir qu’avec ce cahier, je pourrais peut-être me réhabituer à bouger… Et j’avais eu raison de le penser !

Ce programme est conçu pour être appliqué sur un mois et pour nous habituer TRÈS doucement à la course. L’objectif étant d’être capable de courir pendant une heure sans s’arrêter à la fin du programme. Un objectif qui me paraissait plutôt optimiste au départ mais qui s’est avéré complètement faisable. Avec un peu de courage, rien n’est impossible ! Bien sûr, on n’est pas obligé de le faire en un mois, on peut suivre notre propre rythme. Personne ne nous tient un couteau sous la gorge. On le fait juste pour nous.

J’ai commencé donc à suivre les entraînements du livre qui comportait des programmes du style alternance de marche et course avec échauffement et des exercices de renforcement en début de séance.

Malheureusement, je n’ai pas tenu sur la durée. Les années qui ont suivi, j’ai couru peut être 3 ou 4 fois par an quand j’étais vraiment motivée. Comme vous le voyez, ça m’arrivait très rarement.

La reprise

Je m’y suis mise sérieusement à la rentrée 2017. A l’époque, je jouais des matchs de Futsal une fois par semaine avec des collègues. Le foot c’est typiquement ce qu’on appelle un entraînement de type « Fractionné ». Courir d’un bout de terrain à l’autre avec des accélérations et des micro-pauses, c’est très fatiguant pour quelqu’un de non sportif.

J’ai couru mes premiers 5 km en rentrant chez moi après un match. J’étais très motivée, déjà échauffée et j’étais très fière à la fin. Un week-end après, j’ai battu mon propre record en courant 7,5 km en participant à la Course des Pères Noël ! Quelques semaines après, j’ai atteint le fameux palier des 10 km. Rien ne m’arrêtait. A partir de là, j’étais lancée. C’est exactement dans ce contexte-là que j’ai décidé de tenter le niveau au dessus, une vraie folie : m’inscrire au semi-marathon et ce, sans souscrire à l’assurance annulation pour ne pas être tentée d’annuler au dernier moment !

Le semi-marathon

Le jour J, je me suis réveillée avec une boule au ventre. J’avais le trac et c’était très dur d’avaler quoique ce soit mais il le fallait. J’avais eu beaucoup de mal à dormir la veille. Heureusement, je n’allais pas courir seule, mon chéri allait courir à mes côtés, à mon rythme. Il avait déjà à son actif plusieurs semi-marathons et marathons. D’ailleurs sa présence m’a beaucoup aidée, tout du long de la course, apportant soutien et encouragements.

J’aurais fait au total 2h48 de course. Ma montre m’indiquait 21,430 km. Ca peut être beaucoup dans le monde de la course, les meilleurs finissant cette course en dessous des 2 heures. Je suis quand même super fière de mon temps, mon objectif étant de le finir. 1h15 sur la première moitié et 1h30 sur la seconde moitié, la fatigue et les rafales de vent de face y jouant une grosse part..

Voici comment ça s’est déroulé pour moi :

🔸Les 5 premiers km : je suis impressionnée à la vitesse à laquelle ils ont défilé. Ça doit être l’entraînement qui paye ! Pas eu l’habituel « premiers km pénibles car pas échauffée ». C’était parfait, l’ambiance, la musique, la forme aussi sortant d’une semaine de rhino-pharyngite, de courbatures et de fatigue.

🔸Km 5 à 11 : j’arrive toujours à tenir le cap, la forme dans les jambes et respiration ok👌🏻

🔸Km 12 : la fatigue commence à se faire ressentir et je me demande comment je vais en arriver au bout.

🔸Km 16 : j’ai beau me dire qu’il ne me restait que 5km, ça ne m’aidait pas à aller plus vite. Courant jusque-là sans musique, je met mes écouteurs afin d’oublier la fatigue et de me concentrer sur autre chose.

🔸Km 18 : une crampe au mollet droit menace, je m’arrête pour l’étirer et abaisser mon manchon de compression droit. Ça va mieux, je continue.

🔸Km 19 : les gens commencent à arrêter de courir et marcher, d’autres vomissent sur les côtés, une ambulance vient chercher je ne sais qui, une dame s’écroule et les pompiers accourent… j’ai l’impression d’être allée au combat ! Je continue à courir alors que tous les muscles de mes jambes me hurlent d’arrêter, j’ai mal partout. J’ai mal au dos et aux trapèzes aussi, à force d’être contractée penchée en avant. J’essaie de courir droite, ça me soulage un peu..

🔸Km 20 et 21 : l’euphorie commence à me gagner, je vois enfin le bout de cette course mythique et ne réalise pas ce que je viens d’accomplir. Le plus dur est fait, encore 2 km !

🔸les derniers 97m : j’accélère, j’ai une crampe au mollet droit, puis au gauche mais je continue de courir, les gens nous encouragent à droite et à gauche à quelques mètres de la ligne d’arrivée, je continue et passe la ligne, et c’est fini !!

Je suis super heureuse mais je n’arrive plus à marcher. Je me tiens à mon chéri pour ne pas m’écrouler. Après quelques minutes, je peux remarcher mais ça fait trop mal. L’arrêt de métro le plus proche est fermé, il faut rentrer à pieds. Plus j’avance, plus j’ai une douleur qui me lance au pied gauche. J’enlève ma chaussure qui me compresse et marche en chaussettes dans la rue.

Toutes ces douleurs mais ce n’est pas grave. La fierté de ce que je viens d’accomplir me submerge et me fait oublier toute sensation physique désagréable. Je déambule dans Paris en chaussettes, chose que je n’avais évidemment jamais faite, la médaille au cou et les regards des passants sur moi et pour certains, leurs sourires encourageants qui disaient « Courage ! T’as fait le plus dur ! Maintenant rentre te reposer ».

J’ai voulu remettre ça en 2020 et je me suis bien entraînée pour. Malheureusement, le semi-marathon, décalé la veille de l’événement à quelques mois plus tard, a été finalement annulé pour cette année à cause du Covid19. N’empêche que je me suis faite une promesse : un jour je serai à l’aise sur cette distance.