❝ Some people are born for Halloween, and some are just counting the days until Christmas. ❞ — Stephen Graham Jones

Il y a deux ans, j’ai eu l’occasion d’aller faire le parcours de l’horreur au Manoir de Paris sur le thème de Noël. Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est une sorte de maison hantée avec des acteurs excellents, des décors tops, une ambiance super réussie. (La description la plus objective du monde !)

L’attente

On avait réservé le créneau de 15h, un dimanche. Sur place, il y avait toute une queue avec le même horaire. Dès l’entrée, il y a un acteur qui jouait un Fou et s’amusait à nous faire peur, interagir avec nous, glissait entre les gens, s’amusait à rabattre le bonnet d’une fille ou dire à un mec avec les cheveux longs de faire attention sinon il finirait comme ce monsieur en désignant un chauve qui rit de bon coeur. J’ai trouvé ça sympa car ça rendait l’attente plus agréable et en même temps j’admirais le travail du Fou : il avait une énergie incroyable, mais surtout, c’était comme du théâtre mais sans texte. Il improvisait tout le temps avec les gens qui constituaient la file. Et ce, j’imagine toute la journée..

Le contrôle

On nous prend nos billets et on vérifie si on est français ou des touristes pour savoir si on allait suivre le « spectacle » en français ou en anglais. Les touristes se voient attribuer une sorte de paille fluo pour signaler aux acteurs qu’ils doivent réciter leur texte en anglais. Ça aussi c’est une difficulté pour les acteurs : non seulement ils doivent apprendre le spectacle en français mais aussi en anglais et pouvoir switcher instantanément entre les deux.

Le parcours

On entre et c’est parti : les pièces s’enchainent avec leurs lots d’acteurs, de décors et de surprises. Les acteurs sont excellents, et plongés dans les décors comme ça, on s’y croirait presque. Parmi mes pièces préférées il y a eu :

🧟‍♂️ le salon d’un serial killer masqué qui nous ouvre la porte, nous invite à faire comme chez nous, s’assoit au milieu sur le canapé et tapote les places à droite et à gauche pour qu’on s’assoit. On s’installe et il commence à nous raconter ses malheurs, il se lève, nous montre des choses sur sa télé, passe derrière le canapé.. Là t’es pas serein ! Moi je ne le quitte pas du regard du coup ma tête fait une de ces tortions.. ;

🧟‍♂️ à l’école, on nous fait assoir derrière des pupitres en face d’une maîtresse et d’un tableau à craie et on essaye de répondre aux questions ;

🧟‍♂️ la scène où un fou démarre une tronçonneuse et se met à courir derrière nous et on se met à courir dans les couloirs pendant qu’il essaye de nous attraper, t’as vraiment l’impression de courir pour sauver ta vie !

🧟‍♂️ plein d’autres pièces encore : une chambre à coucher, une cuisine, une salle de bain, un magasin de jouets, la poste, un tribunal, …

On est ressortis une heure plus tard, super contents d’avoir tenté l’expérience et en se promettant de revenir l’année prochaine pour un nouveau spectacle. Le retour à la réalité était un peu déroutant. En même temps, après une heure plongés dans une sorte d’univers parallèle, c’est plutôt normal. N’empêche qu’on n’aura pas vu l’heure passer. Je n’entre pas trop dans les détails du parcours pour ne pas spoiler ceux qui voudront y aller, surtout que c’est une expérience qui se vit plus qu’elle ne se raconte.

Ce que j’ai beaucoup apprécié en plus du jeu d’acteurs, les décors et le côté immersif, c’est l’expérience personnalisée. Comme ils laissent du temps entre chaque « groupe de personnes ensemble », on passe de pièce en pièce, les acteurs se chargent de nous, discutent avec nous, rebondissent sur nos réponses puis nous guident vers la salle suivante, toujours en restant dans leur rôle. Et du coup on a l’impression qu’on est seuls sur tout le circuit et qu’ils n’attendent que notre passage.

Ça n’a pas toujours été aussi bien..

Je dis ça car je compare à une autre expérience que j’ai vécue du même genre. C’était le soir d’Halloween, il y avait une soirée spéciale au Musée Grévin. L’idée avait l’air top : le musée se transformait la nuit en une sorte d’hôpital psychiatrique qui traitait de nouveaux « arrivages de délinquants » tous les soirs, et ces délinquants c’était nous. 

La bande annonce avait l’air top aussi : des images d’hôpital psychiatrique flippant avec des docteurs fous, des infirmières qui trainaient les patients par les cheveux (bien sûr ça se faisait entre acteurs pas à nous), mais le résultat était décevant. Déjà rien de la bande annonce n’était vrai. On nous faisait entrer par gros groupes, passer de salle en salle où on assistait à de minis spectacles minables si je puis dire. Les acteurs n’étaient pas foufous non plus. Personnellement, je comptais un peu les minutes et je gardais espoir quant à la suite en me disant peut-être que ça s’améliorait après. Peine perdue !  Finalement, j’ai gardé cette pensée jusqu’à ce que je me retrouve à la sortie en me disant « Quoi c’est tout ?! Bon bah celle-là, on la refera pas.. »