❝ Do you see it now? Or should we finish this on the board? Maybe if you would have gotten here on time. ❞

Depuis la sortie de cette série il y a 2 semaines sur Netflix, j’ai déjà eu 4 recommandations de la part de collègues connaissant mes goûts pour que je la regarde. C’est maintenant chose faite. Je m’y suis attelée avec mon chéri passionné par ce jeu qu’est Les échecs. D’ailleurs, ça a été un plus pour moi de la regarder avec lui, fin connaisseur des règles, ouvertures et pratiques autour du jeu et certains de ses commentaires ou explications à certains moments ont été le petit bonus pour mon expérience personnelle.

Queen’s Gambit se passe aux Etats Unis dans les années 50. Elisabeth Harmon ou plutôt Beth comme elle préfère qu’on l’appelle, jouée par la brillante Anya Taylor-Joy, est une orpheline qui a perdu sa mère dans un accident de voiture très jeune. Elle grandit alors dans un orphelinat dans le Kentucky dès ses 9 ans où personne ne voulut l’adopter pendant des années alors que d’autres enfants arrivaient et partaient dans la foulée.

Sa mère décédée était professeure de mathématiques ce qui explique en partie ses facilités dans cette matière mais évidemment, ça n’explique pas son intelligence innée.

A l’orphelinat, elle découvre le jeu des échecs grâce au gardien Mr Shaibel joué par Bill Camp. Ce dernier est un personnage marquant malgré le fait qu’on le voit uniquement dans les premiers épisodes. Il a une vraie présence malgré qu’il soit peu éloquent. La rareté de ses mots les rend précieux. Il paraît dur mais on sent qu’il est bienveillant envers Beth.

Il joue contre elle une fois par semaine, lui apprenant les bases d’abord puis comment améliorer son jeu par la pratique en lui montrant les failles dans son jeu. Jusqu’au jour où l’élève dépassa le maître !

Adoptée à 15 ans par un couple qui a perdu son enfant et qui, depuis, a du mal à s’en remettre, Beth et la mère adoptive sont très vite abandonnées par le père adoptif, un abandon qui ne dit pas son nom, déguisé en « voyage d’affaire » qui s’éternise.

A partir de là commence une relation particulière entre Beth et la mère adoptive jouée extraordinairement par Marielle Heller. Une femme au foyer typique de l’époque, toujours coquette devant son mari mais anéantie à son départ, va vivre une seconde vie avec sa fille et profiter de la vie. J’ai eu un énorme coup de coeur pour le personnage de la mère. Toujours souriante, douce, rigolote, compréhensive et tellement complice avec sa fille adoptive.

Beth va enchaîner les compétitions d’échecs et les victoires, encouragée par sa mère, voyageant toutes les deux de plus en plus, elles qui avaient de la peine à boucler les fins de mois.

La réalisation de la série est très bien faite : elle a réussi à rendre des parties d’échecs très intéressantes et excitantes à suivre, alors qu’en temps normal, celles-ci ne sont pas particulièrement palpitantes pour des gens non passionnés par la discipline.

Personnellement, je me suis délectée de suivre une jeune fille se faire une place dans le monde très masculin des compétitions d’échecs, dans une société qui considère que la place de la femme est d’enfanter et de rester à la maison s’occuper du foyer. Rien ne l’arrêtait.

Voilà, si vous ne l’avez pas encore regardée, je vous la recommande vivement. C’est une mini-série de 7 épisodes, ça se regarde très rapidement et qui sait, peut être que ça va vous donner envie de (re)jouer aux échecs !